L’apprentissage de l’aïkido est un processus complexe. Un adage dit qu’il faut effectuer une technique 10 fois pour la retenir, 100 fois pour la réaliser avec fluidité et 1000 fois pour en comprendre l’essence et l’utilité. Pour un débutant il est normal d’observer le geste montré par le professeur et de chercher à le reproduire à l’identique. Dans les débuts de son apprentissage on ne perçoit souvent que la dimension technique, la partie réalisée, la forme de l’aïkido et l’on cherche à répéter ce que le professeur à montré.
Petit à petit, on perçoit des dimensions énergétiques, humanistes voire spirituelles de la technique. On comprend également que l’aïkido du professeur ne représente qu’une infime partie de ce qu’il y a à découvrir et que le but de la pratique n’est pas de copier l’aïkido du professeur mais de développer sa propre compréhension de l’art en fonction de son physique, sa personnalité, son tempérament sans toutefois trahir les principes universels qui régissent l’aïkido.
En résumé, s’il est normal de s’attarder, de corriger, de faire les réglages techniques permettant de réaliser un mouvement, rapidement l’aïkidoka doit se concentrer sur son travail intérieur, son shisei, son souffle, sa disposition mentale, sa fluidité. En cela le bavardage, l’analyse technique, l’intellectualisation de son mouvement ou de celui de l’autre créent une distance qui ne peut véritablement permettre de progresser. La recherche de son art est un travail intérieur, solitaire, personnel, en relation avec les autres, mais propre à chacun. Voilà pourquoi, traditionnellement, seul le bruit des chutes venait troubler le silence et la recherche des membres du dojo.