Autour de la question des grades plusieurs positionnements coexistent. Disons le d’entrée, je ne suis pas pour les tests standardisés au cours desquels chacun devrait produire, reproduire des gestes uniformes, appris par cœur et exécutés à différentes vitesses. Je crois en la dimension artistique de l’aïkido et n’adhère donc pas à une pratique uniformisée, évaluable selon des critères objectifs. Je ne crois pas non plus à des techniques débutantes et des techniques avancées. Le même mouvement peut être appris à tous les moments de son parcours et exécuté de façon plus ou moins subtile ou experte.
Pour certains, la voie se parcourt sans avoir besoin de balises, elle se dessine, chacun à son rythme et nul besoin de marquer d’étapes symboliques. Pour d’autres, il est préférable de cheminer selon certains repères stables et les grades en font partie. Je respecte les deux points de vue. Nous sommes tous différents.
Le grade ne sert pas à celui qui l’obtient car celui-ci est supposé connaître la nature et l’étendu de son aïkido et avoir une idée de ses limites et de ses points à travailler. Il ne sert pas non plus à son professeur qui connaît son niveau sans que cela ne soit écrit quelque part. Le grade est également inutile pour les partenaires habituels du pratiquant qui le connaissent et savent ses patiences, ses petits défauts, ses habitudes… Le grade est utile pour voyager et montrer sur un papier une reconnaissance de niveau à quelqu’un qui souhaiterait connaître l’expérience d’un pratiquant sans l’avoir vu sur le tatami. À l’instar du diplôme ou du label, c’est une reconnaissance écrite indicative. Il sert également à montrer d’où l’on vient, avec qui on a étudié, combien de temps…
Je serai disponible pour inscrire dans les passeports de ceux qui le souhaitent, les niveaux que je pense être les vôtres. Chacun pourra venir me voir en fin de cours pour cela. Je ne ferai pas d’examen de passage de grade, car enfin, quel professeur serais-je si j’avais besoin de cela pour connaître votre niveau ?