Il n’existe pas des milliers de façons de progresser dans l’acquisition d’un art. Le raffinement ne peut venir que de la répétition. Bien sûr il vaut mieux faire un pas dans la bonne direction que plusieurs dans la mauvaise. Le jugement, le discernement reste de mise, il ne s’agit pas de persévérer constamment dans de mauvaises habitudes. Lorsque l’on a trouvé son professeur, un dojo sérieux et agréable où l’on pratique un aïkido rigoureux apte à renforcer équilibre, puissance et souplesse, alors seule la persévérance permet d’ouvrir peu à peu les différentes portes de la connaissance. Ces portes sont d’abord invisibles au pratiquant débutant, mais à force de travailler les mêmes dispositions physiques et mentales, le corps se modifie, les blocages mentaux s’assouplissent et laissent place à un nouvel être, mieux disposé, plus ouvert.
Maître Tamura disait qu’il vaudrait mieux ne jamais avoir commencé l’étude de l’aïkido plutôt que d’interrompre sa recherche. En effet les transformations lentes mais profondes qui s’inscrivent en nous ne sont pas de celles que l’on peut obtenir en papillonnant, en zappant comme dans un buffet où l’on se rendrait selon l’humeur picorer de ci de là quelques bienfaits accessibles. L’esprit et le corps doivent s’accorder dans une harmonie. un ordre, une direction, à la bonne distance physique et mentale, au centre d’une énergie puissante. Rien de tout cela n’est promis au pratiquant impatient, consommateur irrégulier, visiteur d’un soir. Les années font la différence et continuent à ouvrir les portes de la compréhension de l’aïkido, de soi, de la vie.