En choisissant un dojo, chacun s’attend à trouver un enseignement de qualité et bien sûr, on imagine que la qualité de son apprentissage dépend de celle de l’enseignement. S’il existe un lien, il ne faut pas oublier que l’apprentissage est un acte intime et que chacun d’entre nous reste maître de ce qui est appris ou non. Le professeur se doit de créer l’environnement dans lequel il est possible d’acquérir l’expérience de la connaissance, mais son pouvoir s’arrête là.
Tout pratiquant d’aïkido a fait l’expérience de réussir quasi-parfaitement une technique ou un mouvement sans pour autant comprendre exactement ce qu’il venait de se passer. Il réessaye, insiste, tente de se rappeler mais ça ne marche plus aussi bien. Le vieux maître de Kyudo aurait dit dans le cas d’un tir parfait « Quelque chose a tiré ». Parfois quelque chose a fait de l’aïkido à un moment précis, un moment de grâce difficile à expliquer et à reproduire.
Pour l’enseignant c’est la même chose. Parfois le message que l’on souhaitait faire passer se heurte à mille difficultés, et rien n’arrive sinon agacement et impatience. Parfois, sans savoir exactement pourquoi le professeur réussi à transmettre très précisément ce qu’il projetait, et il peut voir dans le regard de chaque élève la compréhension et la satisfaction de la réussite. Pour lui, quelque chose à transmis, quelque chose a enseigné.
Il est indéniable que chacun, professeur ou élève doit faire de son mieux. Mais la réussite de la transmission dépend de bien des facteurs que personne ne maîtrise vraiment. Parfois tout est fluide, facile, clair. Parfois cela reste trop compliqué. La transmission a une part de mystère et l’art pédagogique n’est que peu de secours. Seule l’expérience peut guider un petit peu le professeur dans ses tentatives.